Contre le vent

Publié le par Ghaniima Netch

Les oreilles se ferment, et me voilà à lutter contre le vent.

Je n'entendrai plus ses cris, ses plaintes me suppliant d'arrêter, je n'écouterai plus ses ongles qui se plantent dans ma chair pour m'empêcher de partir.


Enveloppe terrestre oubliée, abandonnée sur le sable. Plus de brûlure ni de larmes. Je vis au rythme de l'eau qui me berce. Je suis redevenu le foetus caché au fond d'un lac salé.

Et toujours, et depuis que j'ai oublié de naître je ne vois glisser vers ce nul part éclairé par mes espoirs.

Je sais que je peux oublier.

Je peux oublier que je sais.


Que j'ai su. Que j'aurai pu savoir.


Sans matérialité, je vol à contre-courant, les vagues fines se font torrent. Mon envie se fait immense et surplombe l'horizon. Je veux apprendre encore, je veux entendre encore une fois l'histoire de cette goutte qui devient océan.

Je veux que tu me dises combien tu m'as aimé et pourquoi tu m'as quitté.

Et puis remonter dans le temps jusqu'au jour où je me suis laissée.

Publié dans Texte

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